Objectif 7: Accroître l'accès des Canadiens à une énergie propre
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Pourquoi cet objectif est important
L'accent mis par cet objectif sur l'amélioration de l'accès des Canadiens aux énergies propres soutient les cibles du Cadre mondial d'indicateurs relatifs aux ODD :
- 7.1 : D'ici 2030, garantir l'accès de tous à des services énergétiques fiables et modernes, à un coût abordable;
- 7.2 : D'ici 2030, accroître nettement la part de l'énergie renouvelable dans le bouquet énergétique mondial;
- 7.3 : D'ici 2030, multiplier par deux le taux mondial d'amélioration de l'efficacité énergétique.
L'accès à une énergie abordable et fiable est essentiel pour éradiquer la pauvreté et permettre la croissance économique et l'amélioration du niveau de vie. Parallèlement, la production et l'utilisation de l'énergie sont actuellement le principal facteur de changement climatique, puisqu'elles représentent environ 78 % du total des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Au Canada, comme dans le reste du monde, les émissions de gaz à effet de serre proviennent principalement d'activités telles que la production d'électricité non renouvelable, la production de pétrole et de gaz, le transport, ainsi que le chauffage et la climatisation des bâtiments au moyen de combustibles fossiles.
Une énergie propre et abordable est essentielle aux aspirations du Canada et du monde entier à décarboniser l'économie et à atteindre la carboneutralité. Il existe 3 voies principales pour décarboniser l'utilisation de l'énergie : l'électrification, l'efficacité et les carburants propres.
Bien que le Canada a réduit sa consommation d'énergie par dollar d'activité économique d'environ 17 % entre 2000 et 2018, il demeure l'un des plus grands consommateurs d'énergie par habitant au monde et environ 81 % de ses émissions de gaz à effet de serre proviennent de la production, incluant pour l'export, et de l'utilisation d'énergie domestique. Les Canadiens consomment plus d'énergie par habitant en raison des températures extrêmes, des vastes paysages et de la dispersion de la population. L'efficacité énergétique joue un rôle important dans l'atteinte des objectifs de réduction des émissions du Canada, tout en aidant les particuliers et les entreprises à économiser de l'argent sur les coûts énergétiques, à améliorer la compétitivité et à créer des emplois.
Les Canadiens ont accès à une électricité parmi les plus propres du monde. Entre 2016 et 2020, l'électricité produite au Canada provenant de sources n'émettant pas de gaz à effet de serre a augmenté d'environ 2 % pour atteindre 83 % du total de l'électricité produite au Canada, dont 68 % provenant des énergies renouvelables et 15 % de sources nucléaires. Cependant, les collectivités nordiques et éloignées ne bénéficient pas d'un accès égal à des sources fiables d'énergie propre et dépendent généralement du carburant diesel pour l'électricité et le chauffage. Il est essentiel d'accroître l'accès à une énergie propre, fiable et abordable pour améliorer le développement économique et le bien-être des collectivités nordiques et éloignées et pour atteindre les objectifs du gouvernement du Canada en matière de changement climatique.
L'électrification constitue une base pour les stratégies de décarbonisation telles que l'électrification des transports, du chauffage et de la climatisation des bâtiments, et de certaines applications industrielles. Elle sous-tend également la numérisation, les technologies intelligentes et l'Internet des objets, qui jouent tous un rôle essentiel dans la gestion de l'énergie et de l'augmentation de la demande.
Les normes d'efficacité énergétique et les programmes d'étiquetage figurent parmi les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre les plus rentables et constituent la pierre angulaire des programmes d'efficacité énergétique et de lutte contre les changements climatiques dans plus de 80 pays. Selon l'Agence internationale de l'énergie, l'amélioration de l'efficacité énergétique des produits est l'une des options les moins coûteuses disponibles aujourd'hui pour réduire la consommation d'énergie et les émissions associées (avec des rapports avantages-coûts de 4:1 pour la société canadienne), tout en apportant des avantages financiers nets aux personnes et à la communauté.
Les carburants propres produisent moins d'émissions de gaz à effet de serre que les carburants traditionnels. La croissance du marché canadien des carburants propres contribuera à réduire son empreinte carbone en diminuant les émissions dans les secteurs où la réduction est difficile. Le Canada est riche d'une variété de matières premières qui peuvent être utilisées pour fabriquer des carburants propres comme l'hydrogène, l'éthanol cellulosique, le gaz naturel renouvelable et le diesel renouvelable. Même nos abondantes ressources en combustibles fossiles peuvent être converties en hydrogène propre lorsqu'elles sont associées aux technologies de captage et de stockage du carbone. Ces combustibles peuvent être utilisés pour alimenter nos secteurs du transport et de l'industrie, ce qui favorise la transition du secteur énergétique canadien vers une économie carboneutre.
L'énergie nucléaire, et les petits réacteurs modulaires en particulier, feront partie de l'approche « toutes options » permettant de réaliser les engagements ambitieux du gouvernement du Canada visant à atteindre la carboneutralité d'ici 2050 (d'ici 2035 dans le secteur de l'électricité). Cette technologie peut positionner le Canada comme un chef de file en matière d'énergie propre, soutenir la décarbonisation des réseaux électriques provinciaux, faciliter la transition vers l'abandon du diesel dans les collectivités éloignées et aider à décarboniser les industries à fortes émissions. En tant que source d'énergie de base, répartissable et non émettrice, les petits réacteurs modulaires pourraient également jouer un rôle essentiel en permettant une intégration plus poussée des énergies renouvelables variables (par exemple, l'énergie éolienne et l'énergie solaire) dans le bouquet énergétique du Canada, en particulier dans les régions dépourvues de ressources hydroélectriques importantes.
Contribution du gouvernement du Canada
En mars 2022, le gouvernement du Canada a déposé son premier Plan de réduction des émissions pour 2030 (PRE) en vertu de la Loi canadienne sur la responsabilité en matière de carboneutralité. Le PRE continue de s'appuyer sur les mesures climatiques décrites dans les plans climatiques précédents du Canada, le plan climatique renforcé, intitulé Un environnement sain et une économie saine et le Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques, publiés respectivement en 2020 et 2016. Le Plan de réduction des émissions pour 2030 constitue la prochaine grande étape des mesures pour lutter contre les changements climatiques et créer de bons emplois durables. Ce plan, dont la valeur s'élève à 9,1 milliards de dollars, est une feuille de route pour que le Canada atteigne son objectif de réduction des émissions de 40 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030 et de carboneutralité d'ici 2050.
Grâce à ce plan, le Canada vise à atteindre son objectif d'électricité carboneutre d'ici 2035 et à accroître l'énergie non émettrice dans l'ensemble du Canada, de connecter les régions à l'énergie propre et de favoriser un approvisionnement en électricité plus propre, fiable et abordable. De plus, le budget de 2022 a prévu 250 millions de dollars pour soutenir les activités d'avant-projet de projets d'électricité propre d'importance nationale, tels que des projets de transport d'électricité interprovinciaux et de petits réacteurs modulaires. Le Plan de réduction des émissions pour 2030 contribuera également à réduire les émissions de l'industrie, des bâtiments et des transports. Grâce à ces plans climatiques, le gouvernement du Canada, en collaboration avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, continuera à améliorer l'efficacité énergétique des maisons et des bâtiments canadiens, à encourager l'adoption de technologies qui réduisent l'intensité de carbone des combustibles liquides, à investir dans la capacité de production de combustibles propres et à soutenir la transition des collectivités autochtones et nordiques vers une énergie propre, renouvelable et fiable.
Pour accélérer la transition vers des carburants, des technologies et des procédés propres au Canada, le gouvernement du Canada soutient le développement d'un secteur des carburants propres au Canada par une série d'investissements et d'initiatives qui complètent le Règlement sur les combustibles propres. Le gouvernement du Canada a collaboré avec des intervenants, dont l'industrie, d'autres paliers de gouvernement, des organisations autochtones, des organisations non gouvernementales et le milieu universitaire, pour élaborer la Stratégie relative à l'hydrogène du Canada. Le Fonds pour les combustibles propres, un investissement de 1,5 milliard de dollars dans le secteur des carburants propres, est l'une des nombreuses initiatives fédérales soutenant cette stratégie.
Les Tables de concertation régionales sur l'énergie et les ressources, qui font partie d'une initiative de collaboration avec les provinces et les territoires, ont été lancées dans le but de repérer, de prioriser et de saisir les possibilités de création d'emplois durables et de croissance économique en vue d'un avenir carboneutre dans les secteurs de l'énergie, de l'électricité, des mines, de la foresterie et des technologies propres dans toutes les régions du Canada.
Le Canada s'efforce également d'améliorer la sécurité et l'efficacité énergétiques et d'accélérer le rythme de la transition énergétique propre et inclusive dans le monde. En tant que membre fondateur de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), le Canada soutient activement l'élaboration des feuilles de route sur le programme de carboneutralité, en suivant les progrès réalisés, en renforçant son aide aux pays prioritaires, en tirant parti de son expertise fondée sur les données, en appuyant la modélisation et l'analyse et en fournissant des conseils stratégiques aux gouvernements membres de l'AIE et aux principaux émetteurs. Reconnaissant l'importance d'une transition propre inclusive et équitable, le Canada est un membre actif de la commission mondiale sur les transitions énergétiques propres axées sur la population (Global Commission on People-Centred Clean Energy Transitions) de l'AIE.
Le Canada est membre de la réunion ministérielle sur l'énergie propre (en anglais seulment), qui réunit 28 pays et la Commission européenne dans le but d'accélérer les progrès en matière d'efficacité énergétique, d'approvisionnement en énergie propre et d'accès à l'énergie propre. Le Canada fait également avancer son programme d'énergie propre par l'intermédiaire du Groupe des Sept (G7) (en anglais seulement) et du Groupe des Vingt (G20) (en anglais seulement).
L'Alliance : Énergiser au-delà du charbon, cofondée et coprésidée par le Canada et le Royaume-Uni, est la principale initiative mondiale visant à accélérer la croissance propre et la protection du climat grâce à l'élimination rapide de l'énergie produite à partir du charbon. En juillet 2022, l'alliance comptait plus de 165 membres. Elle s'est engagée en faveur d'une transition équitable et d'une élimination progressive du charbon dans des conditions économiquement acceptables, par le biais de son Groupe de travail sur la transition équitable. Sur le plan national, le Canada s'est engagé à éliminer progressivement l'électricité traditionnelle produite par le charbon d'ici 2030 et, par la mise en place de nouvelles réglementations, il mettra fin aux exportations de charbon thermique d'ici 2030.
Le Canada continue de jouer un rôle de premier plan dans Mission Innovation, une initiative entre 23 gouvernements lancée en 2015 pour améliorer la collaboration et catalyser l'action et l'investissement dans la recherche, le développement et la démonstration afin de rendre l'énergie propre, abordable, attrayante et accessible pour tous. La version 2.0 de Mission Innovation a été lancée en juin 2021. Le Canada codirige la mission d'élimination du dioxyde de carbone et participe aux missions Énergie verte et Hydrogène propre.
La Loi sur l'efficacité énergétique donne le pouvoir de réglementer les normes d'efficacité énergétique et l'étiquetage des produits consommateurs d'énergie. Le gouvernement du Canada examine la présente loi afin de maximiser son autorité législative pour mieux soutenir l'innovation dans les produits et services en matière d'efficacité énergétique, promouvoir une prise de décisions efficace, réduire au minimum le fardeau, gérer les défis du marché et faciliter les approches volontaires. Il reconnaît également l'importance d'harmoniser les politiques de réglementation avec celles des provinces et des territoires, qui partagent l'autorité dans ce domaine
En décembre 2020, le gouvernement du Canada a publié le plan d'action des PRM pour permettre le développement, la démonstration et le déploiement de petits réacteurs modulaires (ou PRM) afin de réduire les émissions, décarboniser l'industrie lourde et stimuler le développement économique. Le plan compte désormais 119 organisations participantes et plus de 500 mesures. Le gouvernement soutient le plan par le biais de projets de démonstration et de déploiement, ainsi que par l'élaboration de politiques, de lois et de règlements, notamment en inaugurant la table de leadership sur les PRM, en renforçant l'engagement et les capacités et en travaillant à l'établissement de partenariats internationaux.
Enfin, le Canada est membre de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (en anglais seulement), une organisation intergouvernementale qui se consacre à la production d'énergie à partir de sources propres et durables. Le Canada a récemment contribué au lancement d'une plateforme multilatérale pour la transition vers l'énergie renouvelable dans les collectivités éloignées.
Accès à l'énergie dans les communautés autochtones et nordiques
Environ 200 communautés au Canada dépendent entièrement du carburant diesel pour le chauffage et l'électricité. La grande majorité d'entre elles sont autochtones ou comptent une population autochtone importante. Les communautés éloignées consomment plus de 680 millions de litres de diesel par an et près des deux tiers de cette quantité sont utilisés pour le chauffage, car de nombreuses communautés éloignées sont situées dans des environnements difficiles. Le gouvernement du Canada investit dans plusieurs projets d'énergie propre dans les communautés autochtones qui cherchent à passer du diesel à l'énergie propre. Par exemple, le Fort Chipewyan Solar Project a reçu 4,5 millions de dollars pour la construction d'un projet d'énergie solaire et de stockage d'énergie de 2,2 mégawatts dans le nord de l'Alberta. Ce projet, le plus grand projet solaire hors réseau du Canada, appartient à trois groupes autochtones voisins de Fort Chipewyan. Il produira 20 % de l'électricité de la communauté, remplaçant 650 000 litres de carburant diesel par an et réduisant les émissions de gaz à effet de serre de 1 743 tonnes par an. En 2021, le gouvernement fédéral a annoncé un investissement supplémentaire de $300 millions à partir de 2022 pour continuer à soutenir les solutions communautaires visant à réduire la dépendance au diesel dans les communautés éloignées.
Point de vue d'un partenaire : La démocratie énergétique dans les communautés autochtones
Certaines communautés autochtones génèrent des richesses à partir d'une série de ressources d'énergie renouvelable et bénéficient ainsi du plein emploi de leurs membres. Ces tendances constituent un tremplin vers la démocratie énergétique (en anglais seulement) dans les communautés autochtones. La « démocratie énergétique » fait référence à des systèmes où les sources (p. ex. les panneaux solaires) et la propriété de la production d'énergie sont largement réparties, où le système énergétique est régi par des principes démocratiques qui permettent aux citoyens ordinaires d'avoir leur mot à dire et où l'accès à la gouvernance du système énergétique est équitable, indépendamment du statut socio-économique ou d'autres facteurs.
En 2017 (en anglais seulement), pas moins de 152 projets d'énergie propre impliquaient des communautés autochtones ou étaient détenus par des Autochtones, avec une capacité de production estimée à 19 516 mégawatts et des bénéfices estimés à $2,5 milliards pour les communautés autochtones participantes sur une période de 15 ans. On estime également que les avantages économiques de la production d'énergie propre détenue par les Autochtones sont trois fois supérieurs à ceux des systèmes dont le propriétaire est absent (en anglais seulement). Une plus grande intégralité institutionnelle (ou la capacité de répondre aux besoins humains de survie et d'expression culturelle) grâce à la sécurité énergétique dans les communautés autochtones suscite également la renaissance et le renforcement des autorités morales internes telles que les mères de clan, les conseils des Aînés et les structures de gouvernance autochtones. La carte ci-dessous montre les projets autochtones d'énergie propre qui étaient actifs ou qui avaient fait l'objet d'études de faisabilité en 2016 (en anglais seulement). Pour obtenir de plus amples renseignements sur la démocratie énergétique dans les communautés autochtones, consultez Scott (2020) (en anglais seulement).
Source : Perspective fournie par un membre du Conseil consultatif sur le développement durable
Point de vue d'un partenaire : Rénovation écoénergétique en profondeur d'une résidence d'étudiants à Iqaluit (Nunavut)
L'infrastructure du Nunavut est vieillissante, car la plupart de ses bâtiments ont été construits dans les années 1970. Les conceptions anciennes des bâtiments, associées à l'environnement froid, signifient que la modernisation des bâtiments pourrait avoir un impact important sur les économies d'énergie. Qikiqtaaluk Properties Inc. (en anglais seulement) rénove un bâtiment construit en 2006 qui sert de résidence pour les étudiants du Collège de l'Arctique du Nunavut. Il s'agit d'un projet de démonstration visant à soutenir les codes énergétiques des bâtiments nationaux et territoriaux et à vérifier la faisabilité de rénovations écoénergétiques en profondeur dans l'Arctique.
Ce projet de rénovation comprend d'importantes améliorations de l'enveloppe du bâtiment (y compris des fenêtres à triple vitrage), des améliorations de l'éclairage LED, des appareils à faible débit, des systèmes de récupération de la chaleur et une installation solaire sur le toit de 100 kW. La modélisation énergétique prévoit que les rénovations réduiront la consommation d'énergie d'environ 62 %. On estime que cela permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 352 tonnes d'équivalent en dioxyde de carbone par an, ce qui équivaut à retirer 65 voitures de la circulation par an. Le projet crée également des opportunités de formation et de carrière pour un personnel hautement qualifié dans le domaine de l'énergie propre, et comprend un projet d'éducation des occupants pour leur apprendre à améliorer leurs comportements en matière d'utilisation de l'énergie.
Source : Perspective fournie par un membre du Conseil consultatif sur le développement durable
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