Objectif 14: Conserver et protéger les océans du Canada
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Pourquoi cet objectif est important
Compte tenu du fait que les côtes et les océans du Canada sont soumis à des pressions, cet objectif est axé sur la conservation et la protection des océans du Canada. Cette démarche soutient directement les cibles du Cadre mondial d'indicateurs relatifs aux ODD :
- 14.1 : D'ici 2025, prévenir et réduire nettement la pollution marine de tous types, en particulier celle résultant des activités terrestres, y compris les déchets en mer et la pollution par les nutriments;
- 14.2 : D'ici 2020, gérer et protéger durablement les écosystèmes marins et côtiers, notamment en renforçant leur résilience, afin d'éviter les graves conséquences de leur dégradation et prendre des mesures en faveur de leur restauration pour rétablir la santé et la productivité des océans;
- 14.4 : D'ici 2020, réglementer efficacement la pêche, mettre un terme à la surpêche, à la pêche illicite, non déclarée et non réglementée et aux pratiques de pêche destructrices et exécuter des plans de gestion fondés sur des données scientifiques, l'objectif étant de rétablir les stocks de poissons le plus rapidement possible, au moins à des niveaux permettant d'obtenir un rendement constant maximal compte tenu des caractéristiques biologiques;
- 14.5 : D'ici 2020, protéger au moins 10 % des zones marines et côtières, conformément au droit national et international et compte tenu des meilleures informations scientifiques disponibles.
Les changements climatiques entraînent une augmentation des niveaux d'eau et des températures (en anglais seulement), ainsi que la perte d'habitats marins. Avec l'élévation du niveau de la mer, l'acidification des océans et l'amincissement de la glace de mer, les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires dans de nombreuses collectivités côtières, nordiques et autochtones.
La pression croissante sur les stocks de poissons pose des problèmes de gestion des pêches. Une pénurie de poissons et de fruits de mer sauvages est prévue pour la prochaine décennie. Étant donné qu'il s'agit du secteur de production alimentaire qui connaît la croissance la plus rapide au monde, l'augmentation de la production de l'aquaculture durable pourrait potentiellement alléger la pression exercée sur les stocks de poissons sauvages. L'aquaculture représente déjà près de 20 % de la production totale de produits de la mer au Canada et environ un tiers de la valeur économique totale des pêches. Une gestion saine de l'aquaculture est également importante pour la protection des écosystèmes océaniques, notamment en empêchant la fuite des poissons d'élevage dans l'océan.
Non seulement les océans abritent un immense réseau de vie marine, mais ils génèrent la moitié de l'oxygène que nous respirons, agissent comme thermostat pour réguler la température de la Terre et renferment la majeure partie de la biodiversité de notre planète. La dépendance à l'égard des ressources et des services océaniques augmentera avec la croissance démographique. Parmi les autres problèmes qui pèsent sur nos océans, il y a l'augmentation des perturbations physiques et sonores dues à la navigation maritime, à l'utilisation humaine et au développement humain, aux marées noires et autres contaminants et à l'introduction et la propagation d'espèces exotiques envahissantes.
Les matières plastiques faisant désormais partie de la vie quotidienne des gens dans le monde entier, la gestion de leur cycle de vie devient essentielle. Chaque année, dans le monde entier, 8 millions de tonnes de plastique polluant sont déversées dans les océans depuis la terre ferme. On le trouve sur les rivages, dans l'eau et même dans la faune. Par exemple, entre 2001 et 2018, 69 % des Fulmars boréaux qui nichent dans l'Arctique qui ont été examinés avaient des particules de plastique dans leur estomac. Les engins de pêche abandonnés, perdus ou rejetés, également connus sous le nom d'engins fantômes, contribuent largement au problème des débris de plastique et à la mortalité des espèces non visées. Des études récentes indiquent que les engins fantômes peuvent représenter jusqu'à 70 % (en poids) de tous les macroplastiques présents dans les océans.
Le Canada est un pays riche en océans. Il est doté du plus long littoral au monde, qui borde 3 océans : l'océan Atlantique, l'océan Arctique et l'océan Pacifique. Les océans du Canada abritent de nombreuses espèces marines, dont plusieurs espèces en péril, comme 42 populations distinctes de baleines. Ces baleines et d'autres espèces marines en péril, notamment les oiseaux marins et les oiseaux de rivage, sont essentielles aux écosystèmes marins et font partie intégrante de l'écotourisme dans les régions côtières. Elles comprennent des espèces emblématiques, mais en voie de disparition, comme l'épaulard résident du sud, la baleine noire de l'Atlantique Nord, le béluga de l'estuaire du Saint-Laurent, ainsi que le puffin à pieds roses, la mouette blanche et le bécasseau maubèche.
La conservation des zones marines et côtières aide à relever ces défis environnementaux, tout comme les mesures prises par les Canadiens pour assurer des pêches et des écosystèmes sains, résilients, productifs et gérés de façon durable à long terme. Un Canadien sur cinq vit dans une collectivité côtière et les industries océaniques d'aujourd'hui génèrent plus de 30 milliards de dollars par an et plus de 300 000 emplois, ce qui révèle le potentiel d'une économie bleue.
Contribution du gouvernement du Canada
La protection des océans et des écosystèmes marins du Canada contre les menaces de pollution, des changements climatiques et de la surpêche est essentielle à leur santé à long terme. Pour le gouvernement du Canada, l'une des initiatives les plus importantes est l'établissement de zones de protection marine (ZPM) et d'autres mesures de conservation efficaces par zone, dont les refuges marins. Les zones de protection marine sont des zones géographiques délimitées dans l'eau, réservées et gérées de façon à conserver et à protéger des zones uniques, des espèces importantes sur le plan écologique et leurs habitats ainsi que des environnements marins représentatifs. Les autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEZ) sont des mesures par zone qui donnent des résultats à long terme en matière de biodiversité, indépendamment de leur objectif initial.
En outre, en avril 2019, le gouvernement du Canada a annoncé de nouvelles normes de protection pour les ZPM fédérales et les AMCEZ marines fédérales, y compris les refuges marins. Toutes les futures ZPM fédérales sont soumises à une nouvelle norme fédérale qui interdit les activités pétrolières et gazières, l'exploitation minière, le déversement ainsi que le chalutage commercial et récréatif.
Le gouvernement du Canada a adopté la planification spatiale marine, une approche qui est reconnue internationalement pour la planification et la gestion intégrées des océans. Fondée sur une méthode de travail collaborative et transparente avec les provinces, les territoires et les partenaires autochtones, la planification spatiale marine appuie la protection des écosystèmes marins sains tout en favorisant une croissance économique durable.
Dans le cadre de ses efforts de conservation marine, le gouvernement du Canada s'est engagé à moderniser la Loi sur les océans afin d'examiner explicitement les répercussions des changements climatiques sur les écosystèmes et espèces marins dans la gestion régionale des océans, en veillant à ce qu'elle contienne des indicateurs de progrès et des objectifs mesurables, et créer un groupe de travail national interdisciplinaire sur la planification de la conservation océanique résiliente face au climat.
La Loi sur les pêches fournit le cadre législatif pour la gestion durable des pêches et de l'aquaculture au Canada. Modernisée en 2019, elle prévoit désormais des mesures de protection plus rigoureuses et modernes pour le poisson et son habitat. Le Cadre pour la pêche durable appuie également les pêches durables, en offrant une approche prudente de la gestion des pêches. Le gouvernement fédéral prévoit également d'introduire la toute première Loi canadienne sur l'aquaculture afin de soutenir une production aquacole responsable.
De plus, le gouvernement du Canada a réalisé d'importants investissements pour protéger la biodiversité des espèces marines, notamment dans le cadre du Plan de protection des océans, de l'Initiative de protection des baleines et de l'initiative du Patrimoine naturel bonifié. Ces initiatives soutiennent le rétablissement et la protection d'espèces marines, dont les baleines en voie de disparition, contre les menaces anthropiques comme les perturbations physiques et acoustiques, les collisions entre des navires, le manque de proies et les contaminants. La prochaine phase du Plan de protection des océans prévoit un investissement de 2 milliards de dollars sur 9 ans pour améliorer le déplacement et la navigation sécuritaires des petits et grands navires, maintenir les chaînes d'approvisionnement du Canada saines, solides et résilientes, élargir la prévention, la préparation et l'intervention du Canada en cas d'urgence maritime et renforcer la gestion du trafic maritime. Elle entraînera également des modifications de la Loi sur la marine marchande du Canada de 2001, notamment pour permettre une gestion proactive des urgences maritimes et pour traiter de manière plus large la pollution causée par les navires.
Le gouvernement du Canada élabore actuellement une Stratégie de l'économie bleue prospective. Il cherche à développer l'économie des océans et des eaux douces et favoriser la croissance durable à long terme du secteur du poisson et des fruits de mer. Cela permettra de s'assurer que le Canada est en mesure de réussir dans les secteurs océaniques mondiaux en croissance rapide de l'économie bleue et de faire progresser les objectifs de réconciliation et de conservation, ainsi que les objectifs climatiques.
La réduction des déchets de plastique, des déchets marins, de la pollution plastique et des déversements marins est une priorité pour le gouvernement du Canada. Le Canada joue un rôle actif dans les efforts internationaux visant à lutter contre la pollution marine causée par le plastique, notamment par le biais de la Charte sur les plastiques dans les océans, de l'Initiative mondiale de lutte contre les engins de pêche fantômes (en anglais seulement), ainsi que d'accords internationaux exécutoires qui préviennent les déchets et les détritus marins et garantissent que les déchets marins sont éliminés de manière écologiquement rationnelle. Le gouvernement du Canada s'est engagé à promouvoir les technologies canadiennes destinées à réduire la quantité de matières plastiques dans les océans.
Zone de protection marine de Tuvaijuittuq
Le 1er août 2019, Tuvaijuittuq, qui signifie « l'endroit où la glace ne fond jamais », est devenu la première zone de protection marine établie par un arrêté ministériel pris en vertu de la Loi sur les océans. Cette désignation, en limitant les activités humaines dans la zone pendant une période pouvant aller jusqu'à 5 ans, accorde une protection pouvant aller jusqu'à plus de 300 000 km2 des eaux arctiques au large de l'île d'Ellesmere, au Nunavut. Tuvaijuittuq témoigne de la collaboration fructueuse entre le gouvernement du Canada, le gouvernement du Nunavut et la Qikiqtani Inuit Association. Une évaluation future de la région visant à assurer la protection à plus long terme comprendra la science ainsi que le savoir traditionnel et local, comme l'Inuit Qaujimajatuqangit, une source d'information transmise de génération en génération.
Point de vue des intervenants : Oiseaux Canada
Oiseaux Canada est un organisme de bienfaisance national à but non lucratif qui repose sur les contributions de milliers de supporters et de citoyens scientifiques bénévoles. Leur mandat est de promouvoir des mesures visant à améliorer la compréhension, l'appréciation et la conservation des oiseaux au Canada. Les données recueillies par les citoyens scientifiques, ainsi que les projets de recherche et de sensibilisation ciblés, sont utilisées pour déceler les changements dans les populations d'oiseaux et aider à orienter les mesures de conservation. Oiseaux Canada travaille avec les communautés autochtones des côtes est et ouest pour aider à éclaircir et à améliorer la situation quant à la conservation de plusieurs espèces d'oiseaux de mer et de rivage. Ces efforts ont nécessité une collaboration étroite avec les communautés autochtones pour trouver et retirer les espèces envahissantes des colonies d'oiseaux de mer isolées de Haida Gwaii, en Colombie-Britannique, ainsi qu'un partenariat avec les Premières Nations de la côte pour former et doter leurs programmes de gardiens afin de déployer des caméras de sentier sur des îles isolées dans le but de détecter les menaces aux oiseaux de mer nichant dans des terriers.
Source : Oiseaux Canada
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