Objectif 15: Protéger et rétablir les espèces, conserver la biodiversité Canadienne
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Pourquoi cet objectif est important
En tant que deuxième plus grand pays du monde, le Canada est l'un des rares pays où l'on trouve encore des écosystèmes naturels relativement grands et sains. L'accent mis par cet objectif sur la protection et le rétablissement des espèces et sur la conservation de la biodiversité canadienne soutient directement les cibles du Cadre mondial d'indicateurs relatifs aux ODD :
- 15.1 : D'ici 2020, garantir la préservation, la restauration et l'exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d'eau douce et des services connexes;
- 15.2 : D'ici 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître nettement le boisement et le reboisement au niveau mondial;
- 15.3 : D'ici 2030, lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s'efforcer de parvenir à un monde sans dégradation des terres;
- 15.5 : Prendre d'urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l'appauvrissement de la biodiversité et, d'ici 2020, protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction;
- 15.8 : D'ici 2020, prendre des mesures pour empêcher l'introduction d'espèces exotiques envahissantes, atténuer sensiblement les effets que ces espèces ont sur les écosystèmes terrestres et aquatiques et contrôler ou éradiquer les espèces prioritaires.
Les forêts, les milieux humides, les prairies et la toundra du Canada constituent un habitat dont tous les organismes, y compris les humains, ont besoin pour prospérer. Nombre de ces écosystèmes sont soumis à des pressions dues aux activités humaines et aux changements climatiques. Par exemple, les milieux humides couvrent environ 13 % de la superficie du Canada. Auparavant, elles étaient largement réparties sur tout le territoire, mais elles sont récemment devenues de plus en plus rares dans les régions du pays qui ont été colonisées. Partout au Canada, les terres humides ont subi le contrecoup de l'exploitation des terres qui a entraîné la destruction de la couverture végétale, une suraccumulation d'éléments nutritifs et de substances toxiques, la sédimentation et une modification du débit. Dans le sud de l'Ontario, 68 % des terres humides originales ont été converties de leur état naturel pour soutenir d'autres utilisations, comme l'agriculture et le logement. De même, la région des « fondrières » du sud-ouest du Manitoba ne garde plus qu'environ 25 % des terres humides qu'elle avait à l'origine.
La conservation de ces milieux naturels contribue à promouvoir la biodiversité et à maintenir les services écosystémiques nécessaires à notre bien-être, comme la pollinisation des cultures et de la végétation, l'atténuation des inondations et la filtration de l'air et de l'eau. La gestion de forêts, des prairies et d'autres écosystèmes résilients contribue également à atténuer les changements climatiques grâce à la séquestration et au stockage du carbone. Une meilleure utilisation des terres peut accroître la séquestration du carbone et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les milieux naturels favorisent également l'adaptation aux changements climatiques, par exemple aux chaleurs extrêmes, en fournissant de l'ombre, ce qui peut réduire les températures.
Les terres et les eaux douces du Canada font partie intégrante du patrimoine naturel et culturel des Canadiens. De nombreux milieux naturels revêtent notamment une importance culturelle, spirituelle et socio-économique pour les peuples autochtones et soutiennent des activités de subsistance comme la chasse, la pêche et la cueillette. La nature procure des bienfaits pour la santé physique et mentale et le bien-être de tous les Canadiens.
Des écosystèmes sains contribuent également à l'économie, notamment par l'intermédiaire du tourisme axé sur la nature. Les parcs nationaux et les lieux historiques nationaux du Canada génèrent des millions de dollars annuellement et offrent des milliers d'emplois aux populations locales. La pêche récréative, qui se pratique en grande partie dans les lacs, les rivières et les cours d'eau intérieurs, rapporte également plusieurs milliards de dollars à l'économie canadienne.
Le Canada s'est fermement engagé à assurer l'aménagement durable des forêts. Les forêts jouent un rôle central sur le plan culturel, spirituel et économique dans la vie de nombreuses collectivités autochtones au Canada. Selon le recensement de 2016, 12 000 Autochtones travaillent dans le secteur forestier, ce qui représente environ 6 % de la main-d'œuvre du secteur.
Contribution du gouvernement du Canada
Dans le cadre du budget de 2021, le gouvernement s'est engagé à investir 2,3 milliards de dollars sur 5 ans dans le Patrimoine naturel bonifié du Canada afin de continuer à soutenir les mesures de conservation de la nature partout au pays, notamment en favorisant le leadership autochtone en matière de conservation. Conjugué au 1,3 milliard de dollars pour l'initiative pour le patrimoine naturel du Canada annoncée en 2018, cela représente le plus gros investissement dans la conservation de la nature de l'histoire du Canada.
Le Canada joue un rôle actif dans les efforts internationaux en faveur de la biodiversité, notamment en protégeant les milieux humides, en atténuant le risque de commerce international des espèces en voie de disparition et en collaborant à la conservation de la flore et de la faune arctiques. Plus particulièrement, le Canada collabore avec d'autres parties à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies afin d'élaborer un Cadre mondial de la biodiversité pour l'après-2020 qui devrait être adopté en décembre 2022. À la suite de l'adoption de ce nouveau cadre, le Canada élaborera un plan national de mise en œuvre en collaboration avec les gouvernements provinciaux, territoriaux et autochtones, ainsi qu'avec les intervenants.
15e Conférence des Parties (COP15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies
Le Canada accueillera la communauté internationale à Montréal en décembre 2022 lors de la COP15, dont les objectifs principaux viseront à protéger la nature et à mettre un terme à la perte de biodiversité partout dans le monde. Cette importante conférence internationale constituera un événement prestigieux pour le Canada, alors que des milliers de délégués de partout dans le monde se réuniront à Montréal dans le but de prendre des mesures pour protéger la nature.
Le gouvernement s'est engagé à créer de nouveaux parcs nationaux, des réserves nationales de faune, des aires marines nationales de conservation en eaux douces, des parcs urbains nationaux et des corridors écologiques, ainsi qu'à désigner conjointement des aires protégées et de conservation autochtones. La collaboration et la création de partenariats avec les provinces, les territoires, les peuples autochtones, les administrations locales et les secteurs privés et sans but lucratif constituent un élément essentiel de ce travail.
Afin de contribuer à la protection et au rétablissement des oiseaux migrateurs et de promouvoir la conformité à la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, le gouvernement a modifié le Règlement sur les oiseaux migrateurs, qui a été promulgué pour la première fois en 1918, grâce à la collaboration et à la consultation des peuples autochtones, des provinces et des territoires, des partenaires, des chasseurs et d'autres parties prenantes. Le Règlement sur les oiseaux migrateurs modifié garantit que les peuples autochtones sont fidèlement représentés et que leurs droits d'exploitation existants, reconnus et affirmés par la Loi constitutionnellede 1982, sont reflétés. Les changements permettent également aux Canadiens de comprendre et de respecter plus facilement le règlement, et améliorent la capacité du gouvernement à gérer efficacement les oiseaux migrateurs au Canada.
L'amélioration de la mise en œuvre de la Loi sur les espèces en péril est également une priorité pour le gouvernement du Canada. La Loi assure la protection juridique des espèces en péril figurant sur les listes fédérales, en prévenant leur disparition ou leur extinction et en assurant leur rétablissement.
Pour protéger et rétablir les espèces en péril, le gouvernement met en œuvre l'Approche pancanadienne pour la transformation de la conservation des espèces en péril au Canada, en partenariat avec la plupart des provinces et territoires, les peuples autochtones et d'autres partenaires. Cette approche met l'accent sur des mesures collaboratives visant un ensemble national de lieux, d'espèces, de secteurs et de menaces prioritaires dans tout le Canada. Elle est guidée par des engagements en faveur d'une collaboration accrue entre les partenaires, d'une prise de décisions fondées sur des données probantes et d'une amélioration du suivi et de la reddition de comptes. Elle permet de produire des résultats grâce à des partenariats renforcés, des retours sur investissements plus importants et des avantages connexes accrus pour la biodiversité et les écosystèmes. Depuis 2018, les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux ont :
- collectivement établi 11 lieux prioritaires fédéraux-provinciaux-territoriaux couvrant près de 30 millions d'hectares dans des milieux et des écosystèmes qui abritent beaucoup d'espèces en péril et d'autres éléments de la biodiversité. Les mesures mises en œuvre dans les lieux prioritaires soutiendront la protection et le rétablissement de centaines d'espèces en péril et d'autres éléments de la biodiversité;
- désigné 6 espèces prioritaires importantes sur le plan écologique : le caribou de la toundra, le Tétras des armoises, le caribou de Peary, le bison des bois, le caribou (population boréale), et le caribou des bois, population des montagnes du Sud. Ces espèces sont réparties sur plus de 561 hectares au Canada. La protection et le rétablissement des espèces prioritaires et de leurs habitats permettront d'éliminer plusieurs obstacles au rétablissement et offriront des avantages connexes aux espèces dans l'ensemble de leur aire de répartition;
- entamé un dialogue concernant 3 secteurs prioritaires (l'agriculture, le secteur forestier et le développement urbain). La mise en œuvre de mesures collaboratives dans ces secteurs permettra de s'attaquer aux menaces communes générales pesant sur plusieurs espèces et de promouvoir des pratiques durables.
L'élaboration d'un cadre pour la conservation des espèces aquatiques en péril est en cours afin d'adopter des approches de rétablissement et de protection plurispécifiques, axées sur le lieu et fondées sur les menaces des espèces en péril. Depuis 2018, dans le cadre du Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril, 11 lieux prioritaires, 2 menaces prioritaires marines et 3 espèces prioritaires situées d'un bout à l'autre du Canada ont été désignées comme devant faire l'objet de mesures plurispécifiques d'intendance ciblées axées sur le rétablissement et la protection. Dans ces lieux, 36 projets visant 70 populations d'espèces aquatiques en péril ont été financés.
Le gouvernement fédéral travaille à l'élaboration d'un plan stratégique et opérationnel national quinquennal commun pour appuyer et mettre en œuvre les objectifs énoncés dans l'Approche pancanadienne pour la santé de la faune. Il s'efforce également de promouvoir la mise en œuvre de l'approche « Une santé » pour s'attaquer aux risques émergents liés à l'interface humain-animal-environnement.
Le rapport de 2020 Espèces sauvages : la situation générale des espèces au Canada et l'indicateur associé, qui est publié tous les 5 ans avec une couverture progressivement améliorée des espèces canadiennes, sera publié à la fin de 2022 et fournira la situation de conservation de plus de 50 000 espèces de 46 groupes taxonomiques. Le rapport de 2025 devrait couvrir près de 60 000 espèces, soit environ les trois quarts des espèces connues au Canada.
Lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2021 (COP26), le Canada s'est joint à 128 pays et s'est engagé à mettre fin et à renverser la perte de forêts et la dégradation des terres d'ici 2030, tout en favorisant le développement durable et une transformation rurale inclusive. Les pays ont signé la déclaration des dirigeants de Glasgow sur les forêts et l'utilisation des terres, soutenue par un financement public et privé de 19,2 milliards de dollars américains destinés à aider les pays en développement à remettre en état les terres dégradées. En outre, le Canada, de même que 11 autres pays, a adhéré à l'engagement mondial sur le financement de la lutte contre la déforestation, dirigé par le Royaume-Uni, qui vise à fournir collectivement 12 milliards de dollars américains pour le financement climatique lié aux forêts de 2021 à 2025.
Enfin, le gouvernement du Canada prend des mesures pour soutenir l'aménagement forestier durable et un secteur forestier innovateur, notamment en appuyant la collaboration des provinces et des territoires, en favorisant l'innovation dans le secteur forestier et en appuyant une participation accrue des Autochtones.
Agrandissement du parc provincial sauvage Kitaskino Nuwenëné
Grâce à un investissement de 5,3 millions de dollars du Fonds de la nature du Canada, la Première Nation crie Mikisew collabore avec la province, l'industrie et les propriétaires fonciers pour agrandir le parc provincial sauvage Kitaskino Nuwenëné, en Alberta. Cette collaboration permet d'ajouter 1 438 km2 au parc et d'agrandir considérablement la plus grande étendue contiguë de forêt boréale protégée de la planète.
L'ajout de la nouvelle zone accroîtra la superficie d'habitat protégé d'espèces en péril, notamment le bison des bois (troupeau du lac Ronald) et le caribou boréal, tous deux menacés, et la Grue blanche, en voie de disparition. La portion nouvellement protégée du parc aide également la Première Nation crie Mikisew à atteindre l'objectif de son plan d'aménagement du territoire qui consiste à conserver un bassin versant d'importance écologique et culturel.
Point de vue des intervenants : Outil d'évaluation de l'habitat et de la biodiversité destiné aux producteurs agricoles
Grâce au financement du Fonds de la nature du Canada, l'Association canadienne pour les plantes fourragères (ACPF) a mis au point l'outil d'évaluation de l'habitat et de la biodiversité (HBAT), en s'appuyant sur les travaux en cours en Alberta. Le HBAT est un outil en ligne propre à chaque province permettant aux producteurs agricoles d'évaluer l'habitat et la biodiversité sur leurs terres. Cet outil leur fournira des conseils sur les pratiques de gestion bénéfiques les plus pertinentes pour les habitats de leurs exploitations et les aidera à intégrer les besoins de plusieurs espèces indigènes dans la gestion des terres. L'ACPF a conçu et testé l'outil pour le Manitoba, la Saskatchewan et la Nouvelle-Écosse. Des travaux sont en cours pour que l'outil soit étendu à l'Ontario, au Nouveau-Brunswick et à la Colombie-Britannique.
Source : Association canadienne pour les plantes fourragères
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