Objectif 17: Renforcer les partenariats pour promouvoir une action mondiale en faveur du développement durable
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Pourquoi cet objectif est important
Des partenariats inclusifs et diversifiés sont requis aux niveaux local, régional, national et mondial pour réaliser le Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies et ses 17 objectifs de développement durable. L'accent mis par cet objectif sur le renforcement des partenariats pour promouvoir une action mondiale en faveur du développement durable soutient directement les cibles du Cadre mondial d'indicateurs relatifs aux ODD :
- 17.2 : Faire en sorte que les pays développés honorent tous leurs engagements en matière d'aide publique au développement, notamment celui pris par nombre d'entre eux de consacrer 0,7 % de leur revenu national brut à l'aide au pays en développement et entre 0,15 et 0,20 % à l'aide aux pays les moins avancés, les bailleurs de fonds étant encouragés à envisager de se fixer pour objectif de consacrer au moins 0,20 % de leur revenu national brut à l'aide aux pays les moins avancés;
- 17.3 : Mobiliser des ressources financières supplémentaires de diverses provenances en faveur des pays en développement;
- 17.4 : Aider les pays en développement à assurer la viabilité à long terme de leur dette au moyen de politiques concertées visant à favoriser le financement de la dette, son allégement ou sa restructuration, selon le cas, et réduire le surendettement en réglant le problème de la dette extérieure des pays pauvres très endettés;
- 17.10 : Promouvoir un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce, notamment grâce à la tenue de négociations dans le cadre du Programme de Doha pour le développement.
Les répercussions des changements climatiques se font de plus en plus sentir partout dans le monde, en particulier dans les pays en développement qui sont le moins bien équipés pour réagir aux conséquences. En 2009, dans le cadre de l'Accord de Copenhague conclu au titre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les pays développés, dont le Canada, se sont engagés à mobiliser conjointement des fonds de diverses sources publiques et privées pour financer la lutte contre les changements climatiques, financement qui devait atteindre 100 milliards de dollars américains par année d'ici 2020 pour soutenir les efforts climatiques dans les pays en développement.
Cet engagement a été réitéré dans l'Accord de Paris, au titre duquel les Parties ont convenu que l'objectif des 100 milliards de dollars américains se poursuivrait jusqu'en 2025. Le Plan de mise en œuvre du financement de la lutte contre les changements climatiques, préparé conjointement par le Canada et l'Allemagne et publié en octobre 2021, précise quand et comment les pays développés atteindront cet objectif collectif de financement climatique jusqu'en 2025. Le Canada et l'Allemagne ont préparé un rapport d'étape sur le Plan de mise en œuvre du financement contre les changements climatiques en collaboration avec les pays développés pour démontrer les progrès continus vers l'objectif en vue de la COP27.
Un autre aspect du partenariat concerne le commerce. Les liens entre le commerce et l'environnement sont complexes et suscitent des discussions et des négociations à l'échelle internationale. Les pays et les organisations internationales, comme l'Organisation mondiale du commerce, le G7, le G20, l'OCDE et le Forum de coopération économique Asie-Pacifique travaillent ensemble à promouvoir des objectifs commerciaux et environnementaux qui se renforcent mutuellement, comme la protection environnementale dans des ententes commerciales bilatérales et régionales et des initiatives multilatérales sur le commerce et l'environnement.
Tout programme axé sur la réduction des inégalités doit tenir compte du rôle du Canada dans les affaires mondiales et dans la réduction des inégalités entre les pays. Bien que certaines mesures mondiales aient réduit les inégalités, comme l'aide internationale et les statuts commerciaux privilégiés qui avantagent les pays à faible revenu, des inégalités persistent à l'échelle de la planète. Les effets de la pandémie de COVID-19 ont accentué ces inégalités, surtout lorsque des systèmes de santé affaiblis ou des crises humanitaires existantes ont accru le risque que des personnes soient laissées de côté ou meurent.
Les pays en développement sont particulièrement exposés aux effets des changements climatiques et de la perte de biodiversité. Ils disposent également de plus faibles ressources financières et d'une moins grande capacité technique pour mettre en œuvre des mesures d'atténuation et d'adaptation aux changements climatiques. L'engagement international du Canada dans la lutte contre les changements climatiques, y compris son engagement en matière de financement climatique pour les pays en développement visant à soutenir leurs efforts d'atténuation des effets des changements climatiques et à accroître la résilience de ceux qui sont les plus susceptibles de subir les effets des changements climatiques, est une solution importante pour réduire les inégalités mondiales.
Les catastrophes climatiques, comme les sécheresses, les inondations, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insécurité dans les domaines de l'alimentation et de l'eau, ont des effets plus importants et plus différenciés sur les groupes à risque, surtout les femmes, les filles, les personnes en situation de handicap, les peuples autochtones et les personnes à faible revenu. Ces groupes sont plus vulnérables, notamment en raison du fardeau lié à la gestion des bouleversements relatifs aux changements climatiques et des effets de la pollution intérieure et extérieure sur la santé. Par conséquent, les particuliers et les groupes en contexte de vulnérabilité sont les plus susceptibles de profiter des mesures d'atténuation des changements climatiques, des mesures d'adaptation et des mesures visant à protéger et à remettre en état la nature.
Enfin, dans une période marquée par des changements constants, les données ouvertes s'avèrent un important mécanisme pour renforcer la transparence et assurer un dialogue fondé sur des données probantes et une collaboration entre les gouvernements et la société civile. Au Canada, les données ouvertes favorisent la collaboration multipartite entre les intervenants afin de mieux comprendre les enjeux publics et à contribuer à leur résolution. Les données ouvertes fournissent également des renseignements essentiels, ce qui contribue à la réalisation des ODD et permet de mesurer les progrès accomplis dans leur réalisation. Cette information peut éclairer l'établissement des priorités et aider à déterminer les solutions les plus efficaces pour stimuler l'innovation et mettre en œuvre des mesures de résolution des problèmes. La qualité et la pertinence des ensembles de données ouvertes disponibles sont particulièrement importantes pour assurer une prise de décisions éclairée.
Contribution du gouvernement du Canada
Le Canada reconnaît que la réalisation des objectifs ambitieux de l'Accord de Paris nécessitera un effort mondial. De 2019 à 2020, le Canada a fourni plus de 700 millions de dollars en aide internationale bilatérale pour lutter contre les changements climatiques. Le Canada offre également du soutien institutionnel aux organisations multilatérales qui soutiennent des initiatives de lutte contre les changements climatiques. Toutefois, pour financer la transition vers des économies à faibles émissions et résilientes face au climat, il faudra des sommes beaucoup plus importantes de tous les acteurs et de toutes les sources. Voilà pourquoi le gouvernement du Canada s'est engagé à fournir 5,3 milliards de dollars en financement climatique de 2021 à 2026 et travaille avec ses partenaires pour tirer parti du fort potentiel d'investissement du secteur privé dans les solutions climatiques et mobiliser des fonds supplémentaires pour le climat dans les pays en développement.
En appui à l'Accord de Paris, les engagements du Canada à l'égard du financement climatique comprennent une vaste gamme de mesures d'atténuation et d'adaptation climatiques dans les pays en développement, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables. Le 13 juin 2021, le Canada a annoncé un engagement financier pour la lutte contre les changements climatiques de 5,3 milliards sur 5 ans, ce qui comprend un soutien accru pour les mesures d'adaptation ainsi que des projets et des solutions climatiques fondées sur la nature qui produisent des avantages connexes pour la biodiversité. L'engagement du Canada en matière de financement climatique visera à appuyer 4 grands domaines thématiques : la transition vers des énergies propres et l'élimination progressive du charbon, l'agriculture et les systèmes alimentaires intelligents sur le plan climatique, des solutions fondées sur la nature et la biodiversité, et la gouvernance climatique.
L'engagement du Canada est réalisé par diverses initiatives bilatérales et multilatérales, y compris le Fonds vert pour le climat, le plus important fonds au monde consacré au climat. L'approche du Canada comprend une collaboration avec des banques multilatérales de développement, comme la Banque asiatique de développement et le Groupe de la Banque mondiale, pour établir le financement climatique du Canada de manière à tirer parti du financement du secteur privé en éliminant les obstacles du marché aux investissements climatiques privés dans les pays en développement.
À ce jour, dans le cadre de son engagement de 5,3 milliards de dollars, le Canada a annoncé des investissements de l'ordre de 372,5 millions de dollars pour aider les pays les plus pauvres et les plus vulnérables du monde à s'adapter à la crise climatique et à accroître leur résilience, y compris le financement du Fonds pour les pays les moins avancés, du Fonds d'adaptation, du Réseau mondial des plans nationaux d'adaptation et des Partenariats pour le climat. Le Canada soutient également la transition vers des énergies propres et l'élimination progressive du charbon dans les pays en développement, notamment en versant jusqu'à 1 milliard de dollars au Fonds d'investissement climatique - Initiative de transition accélérée vers le charbon.
L'engagement du Canada en matière de financement climatique concorde avec la Politique d'aide internationale féministe, qui guide l'approche globale du Canada en matière d'aide internationale. Le financement climatique international du Canada a maintenant un solide axe : l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes et des filles. L'engagement du Canada en matière de financement climatique, d'un montant de 5,3 milliards de dollars, fera en sorte qu'au moins 80 % de ses projets tiennent compte des facteurs liés à l'égalité des sexes.
En plus de la mise en œuvre de son engagement en matière de financement climatique, le gouvernement du Canada met de l'avant un programme ambitieux pour le commerce et les investissements, et fait activement la promotion du commerce et des investissements dans les biens et services nécessaires pour protéger les milieux naturels du Canada. L'approche globale du Canada pour les questions environnementales dans la négociation de ses accords de libre-échange repose sur le principe directeur selon lequel le commerce et l'environnement devraient s'appuyer mutuellement, par la prise en compte des considérations et des obligations pertinentes pour veiller à ce que des normes environnementales rigoureuses soient respectées par toutes les Parties. Le Canada chapeaute également les thèmes du commerce et de l'environnement au Comité du commerce et de l'environnement et dans les discussions structurées sur le commerce et la durabilité environnementale de l'Organisation mondiale du commerce, ainsi que le Groupe de travail conjoint sur le commerce et l'environnement de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
Dans le cadre de sa Stratégie de promotion du commerce international pour les technologies propres, le Service des délégués commerciaux aide un plus grand nombre d'entreprises canadiennes de technologie propre à profiter des occasions d'exportation et à prendre de l'expansion à l'échelle mondiale y compris en les mettant en contact avec des sources de financement climatique mondiales pour appuyer des projets dans des marchés croissants.
La politique étrangère féministe du Canada
Le Canada adopte une approche féministe dans l'ensemble de ses programmes et politiques internationaux, y compris en matière de diplomatie, de commerce, de sécurité, de développement et de services consulaires. Elle est mise en œuvre grâce à une série de politiques, de programmes et d'initiatives internationales complémentaires. Celles-ci comprennent l'approche inclusive du Canada à l'égard du commerce; son Plan d'action national sur les femmes, la paix et la sécurité et l'Initiative Elsie; et sa Politique d'aide internationale féministe. Ces politiques mettent l'accent sur le démantèlement des obstacles systémiques persistants, des normes et pratiques discriminatoires et des inégalités fondées sur le sexe et le genre - y compris l'orientation sexuelle, l'identité et l'expression de genre et les caractéristiques sexuelles - ainsi que sur d'autres aspects croisés de l'identité tels que la race, l'origine nationale ou ethnique, la religion, l'âge, la langue ou le handicap.
La politique étrangère féministe du Canada est l'expression à l'international d'un travail permanent, coordonné et pangouvernemental visant à faire progresser au pays les droits de la personne, y compris la diversité, l'inclusion et l'égalité des genres. Ce faisant, elle renforce les objectifs globaux du Canada, qui consistent à consolider un système international fondé sur des règles, à soutenir une paix et une sécurité durables, à favoriser la prospérité et à mettre en œuvre les objectifs de développement durable.
Alors que des communautés de partout au monde subissent de manières diverses et coûteuses les effets déstabilisants des changements climatiques, la dégradation de l'environnement et la perte de biodiversité, des mesures adaptées au sexe et inclusives et des partenariats diversifiés sont nécessaires pour élaborer des solutions robustes, inclusives et durables.
Le Canada est signataire pour un certain nombre d'ententes et d'initiatives internationales qui visent à réduire les inégalités liées aux défis climatiques et environnementaux mondiaux. Citons notamment la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et l'Accord de Paris. Le Canada est un fervent défenseur de l'action climatique internationale dirigée par les peuples autochtones et a joué un rôle clé dans le lancement et l'opérationnalisation de la Plateforme des communautés locales et des peuples autochtones dans le cadre de la CCNUCC. Cette plateforme vise à renforcer la capacité des communautés locales et des peuples autochtones à s'attaquer et à s'adapter aux changements climatiques, à s'échanger des pratiques exemplaires et des connaissances en matière d'atténuation et d'adaptation, et à accroître leur participation au processus plus vaste de la CCNUCC.
Le Canada continue également de promouvoir activement les droits des personnes 2ELGBTQI+ dans certains forums multilatéraux, et collabore étroitement avec des organisations de la société civile au Canada et à l'étranger pour faire avancer les droits des personnes 2ELGBTQI+. Conformément à la Politique d'aide internationale féministe, le Canada a poursuivi la mise en œuvre du Programme d'aide internationale LGBTQ2, qui prévoit 30 millions de dollars de financement sur 5 ans (2019 à 2024) pour promouvoir les droits de la personne et améliorer les résultats socio-économiques des personnes 2ELGBTQI+ dans les pays en développement.
Afin de favoriser des partenariats inclusifs et la collaboration au sein du Canada, le Gouvernement du Canada maintient le Portail du gouvernement ouvert comme point d'entrée unique d'accès aux données et aux renseignements publiés par les organismes fédéraux, ainsi que par certaines provinces et territoires. Par exemple, la Plateforme géospatiale fédérale renferme des renseignements géospatiaux sur les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux qui permettent d'accéder rapidement et facilement à des données économiques, sociales et environnementales sur des questions complexes variées. Au niveau fédéral, depuis la relance du Portail du gouvernement ouvert en juin 2013, plus de 80 000 ensembles de données ont été publiés. Après une série de consolidations de petits ensembles de données en séries plus complètes, les particuliers peuvent désormais accéder à plus de 30 000 ressources d'information et de données ouvertes en ligne. Plus particulièrement, les données liées aux Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement qui servent à mesurer les progrès de la SFDD sont disponibles sur le Portail du gouvernement ouvert.
Relations avec les peuples autochtones
Environnement et Changement climatique Canada travaille depuis longtemps en partenariat et en consultation avec les peuples autochtones dans le but de faire respecter les droits ancestraux et issus de traités, comme l'accès au territoire traditionnel et la récolte de plantes et l'abattage d'animaux. Les peuples autochtones participent également aux travaux internationaux d'Environnement et Changement climatique Canada en éclairant les positions politiques et en participant aux discussions internationales. Citons parmi ces travaux ceux liés à la Convention sur la diversité biologique et à la Commission de coopération environnementale de l'Amérique du Nord. Environnement et Changement climatique Canada mobilise également les groupes autochtones dans d'autres mécanismes, notamment :
- les Tables bilatérales de haut niveau sur la croissance propre et le changement climatique basé sur les distinctions;
- le Comité directeur national pour les aires protégées et de conservation autochtone;
- le Groupe de travail des gardiens autochtones;
- le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada.
Point de vue des intervenants : Réseau canadien du Pacte mondial des Nations Unies
Le Pacte mondial des Nations Unies est un appel aux entreprises pour qu'elles alignent leurs stratégies et leurs opérations avec les 10 principes universels en matière de droits de la personne, de travail, d'environnement et de la lutte contre la corruption, et à prendre des mesures qui font progresser les objectifs sociétaux et la mise en œuvre des ODD. Avec plus de 16 500 entreprises et 3 500 participants non commerciaux basés dans plus de 160 pays, ainsi que 69 réseaux locaux, le Pacte mondial des Nations Unies est la plus grande initiative de durabilité des entreprises au monde. La section canadienne, le Réseau canadien du Pacte mondial des Nations Unies (en anglais seulement), se consacre au renforcement de la capacité du secteur privé canadien à adopter des pratiques commerciales durables en réunissant et en accélérant les possibilités de collaboration multipartite. Leur programmation propose une série d'activités visant à guider les entreprises sur la manière d'intégrer les principes de durabilité dans la gestion de base de l'entreprise et de contribuer à la réalisation des ODD. Par exemple, en signant les Principes des DPF sur les investissements et le financement intégrés dans le domaine des ODD, les membres du Réseau canadien du Pacte mondial des Nations Unies peuvent rejoindre la Coalition des DPF pour les ODD dans sa mission visant à élaborer des principes, des cadres et des recommandations pour intégrer les ODD dans le financement des entreprises et créer un marché pour les investissements dans les ODD. Les Nations Unies ont estimé que le monde devra dépenser entre 3 000 et 5 000 milliards de dollars par an pour atteindre les ODD d'ici 2030. La pandémie actuelle de COVID-19 a augmenté ces estimations de 2 000 milliards de dollars supplémentaires par an. Depuis son lancement en décembre 2019, le Groupe de travail des DPF s'est attaqué à cet écart financier, en repensant le rôle des DPF en tant qu'architectes de la création de valeur durable à long terme.
Source : Réseau canadien du Pacte mondial des Nations Unies (en anglais seulement)
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SFDD 2022 à 2026
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