Objectif 4: Promouvoir les connaissances et les compétences pour le développement durable
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Pourquoi cet objectif est important
L'éducation est un moteur essentiel du progrès dans les 17 ODD. L'accent mis par cet objectif sur la formation et le développement des compétences ainsi que sur la recherche et le développement liés au développement durable soutient les cibles du Cadre mondial d'indicateurs relatifs aux ODD :
- 4.4 : D'ici 2030, augmenter nettement le nombre de jeunes et d'adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l'emploi, à l'obtention d'un travail décent et à l'entrepreneuriat;
- 4.7 : D'ici 2030, faire en sorte que tous les apprenants acquièrent les connaissances et les compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, y compris, entre autres, par l'éducation au développement durable et aux modes de vie durables.
L'éducation favorise la mobilité sociale et économique et permet de se sortir de la pauvreté. Elle contribue à réduire les inégalités et est essentielle pour favoriser la tolérance et des sociétés plus pacifiques. Il est essentiel d'assurer une éducation de qualité inclusive et équitable et de promouvoir les possibilités d'apprentissage continu pour les Canadiens et les Canadiennes de tous âges pour assurer la prospérité économique et sociale du Canada ainsi que le bien-être de la population canadienne. Il s'agit notamment de s'efforcer d'atteindre des taux élevés de scolarisation, un développement de la petite enfance de qualité et des niveaux élevés d'alphabétisation afin de favoriser le développement des compétences nécessaires à l'emploi, notamment des emplois bien rémunérés dans le secteur des technologies propres, et de participer à l'économie propre.
Les connaissances et l'éducation sont également essentielles pour accroître la culture climatique et soutenir l'action climatique. Par conséquent, l'éducation au changement climatique est reconnue comme une priorité dans l'Accord de Paris et les ODD. Des recherches préliminaires menées par Environnement et Changement climatique Canada indiquent que les connaissances et la sensibilisation des Canadiens aux sujets liés aux changements climatiques, à l'environnement et à la conservation de la nature augmentent, tout comme la perception que les actions individuelles ont un impact positif sur le changement environnemental, et qu'il est possible d'agir pour aider à lutter contre les changements climatiques, à conserver la nature et à obtenir un environnement plus propre et plus sûr.
Parallèlement, une étude menée sur les programmes d'enseignement relatifs aux changements climatiques dans les écoles secondaires canadiennes (en anglais seulement) a révélé que les objectifs d'apprentissage tendent à se concentrer sur les mécanismes des changements climatiques, les augmentations de température et les impacts humains sur les changements climatiques, en mettant moins l'accent sur le consensus scientifique, les impacts négatifs des changements climatiques et les solutions possibles aux problèmes qui y sont liés. Pendant ce temps, l'enquête nationale sur le changement climatique et l'éducation, publiée en 2019 par L'Éducation au service de la Terre, a montré que si la majorité des Canadiens sont préoccupés par les changements climatiques, 86 % ont indiqué qu'ils avaient besoin de plus de renseignements.
Pour parvenir au développement durable, il faut agir dans toute la société canadienne. Les écoles, universités et autres établissements d'enseignement contribuent à ces efforts en prenant des mesures (en anglais seulement) en faveur du développement durable. Un recensement effectué à l'échelle du Canada par le Sustainability and Education Policy Network en 2019 a montré que 43 % des divisions scolaires avaient participé à un programme de certification en matière de durabilité, et que 25 % disposaient d'un personnel chargé de la durabilité. En outre, dans une enquête menée en 2018 pour le 6e rapport national du Canada à la Convention sur la diversité biologique, 10 des 10 provinces et territoires participants ont indiqué que la biodiversité avait été intégrée dans les programmes d'enseignement des écoles primaires et secondaires. Le rapport souligne également l'importance des connaissances autochtones pour contribuer à l'efficacité de diverses initiatives canadiennes en matière de biodiversité; elles ont fourni de l'information sur l'utilisation durable des plantes et des animaux, ainsi que sur les relations et les facteurs de stress actuels dans les écosystèmes.
Contribution du gouvernement du Canada
Bien que les provinces et les territoires soient responsables de l'organisation, de la prestation et de l'évaluation de tous les niveaux d'enseignement, le gouvernement du Canada appuie un enseignement de qualité et l'apprentissage continu et reconnaît les avantages externes d'une population bien éduquée pour la prospérité et le bien-être de tous les Canadiens. De plus, le gouvernement du Canada appuie l'éducation primaire et secondaire des élèves des Premières Nations qui résident habituellement dans les réserves. Le gouvernement fédéral continue de travailler avec ses partenaires des Premières Nations pour répondre aux besoins des élèves des Premières Nations qui étudient dans les réserves.
Le gouvernement du Canada collabore avec ses partenaires provinciaux, territoriaux et autochtones en vue de la mise en place d'un système communautaire pancanadien d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, afin que toutes les familles aient accès à des services d'apprentissage et de garde de qualité, abordables, souples et inclusifs. Cela inclut un investissement de plus de 27 milliards de dollars sur 5 ans dans le cadre du budget de 2021. Combiné à d'autres investissements, y compris ceux pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants autochtones, jusqu'à 30 milliards de dollars sur 5 ans sont destinés à l'apprentissage et la garde des jeunes enfants.
En tenant compte des investissements antérieurs annoncés depuis 2015, cela signifie qu'à compter de 2025-2026, le gouvernement du Canada fournira un minimum de 9,2 milliards de dollars chaque année, en permanence, pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants et des jeunes enfants autochtones. Cet investissement permet aux gouvernements de collaborer pour offrir aux parents un tarif moyen de 10 $ par jour d'ici mars 2026 pour toutes les places en garderie agréées, en commençant par une réduction de 50 % des tarifs moyens pour les places en garderie réglementées d'ici la fin de 2022. Ces cibles s'appliquent partout en dehors du Québec, qui dispose déjà d'un système abordable et bien établi.
Le gouvernement du Canada contribue aux connaissances et à l'éducation en matière de développement durable en finançant la recherche, notamment par le biais du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et du Conseil de recherches en sciences humaines. Le gouvernement met également en œuvre la Feuille de route pour la science ouverte, qui rendra les publications et les données scientifiques fédérales plus accessibles et plus compréhensibles pour les Canadiens. Il vise également à accélérer les découvertes en permettant à d'autres de s'appuyer sur des recherches déjà validées.
Le gouvernement du Canada continuera de fournir un accès aux données et aux publications scientifiques par le biais d'initiatives telles que la plateforme de science et de données ouvertes. La plateforme soutiendra les évaluations des effets cumulatifs pour les processus réglementaires fédéraux en donnant accès à des données et des renseignements faisant autorité sur des sujets liés aux activités de développement, à l'environnement et aux communautés.
Les actions liées au partage de l'information et à la mise à disposition du développement durable aux Canadiens se retrouvent également dans la SFDD. Par exemple, l'objectif 7 : Accroître l'accès des Canadiens à une énergie propre, décrit comment le gouvernement du Canada partage l'information relative à l'énergie, tandis que l'objectif 13 : Prendre des mesures relatives aux changements climatiques et leurs impacts, décrit comment le gouvernement partage l'information relative aux changements climatiques et aux émissions de gaz à effet de serre. Le programme des Indicateurs canadiens de durabilité de l'environnement joue un rôle en fournissant une série d'indicateurs fiables et accessibles au public qui sont également utilisés pour soutenir les cibles de la présente stratégie.
Le gouvernement du Canada s'est engagé à promouvoir l'engagement civique des jeunes tout en leur offrant la possibilité d'acquérir des connaissances et des compétences. Le programme de Service jeunesse Canada finance une centaine d'organisations pour offrir des occasions de service volontaire aux jeunes de 15 à 30 ans, ainsi que des microsubventions pour des projets menés par des jeunes. Ces opportunités engagent les jeunes dans la construction d'une culture du service et leur donnent l'occasion d'acquérir des compétences et une expérience de vie essentielles tout en contribuant à l'action locale pour améliorer le bien-être social, économique et environnemental de leurs communautés.
Le gouvernement s'est engagé à aider les jeunes, particulièrement ceux qui se heurtent à des obstacles à l'emploi, à obtenir les renseignements et à acquérir les compétences, l'expérience de travail et les aptitudes dont ils ont besoin pour effectuer une transition réussie vers le marché du travail, notamment dans les secteurs de l'environnement et des technologies propres. La Stratégie emploi et compétences jeunesse appuie cet objectif par l'entremise de programmes de financement qui aident les jeunes Canadiens à acquérir une expérience de travail significative tout en leur donnant accès, entre autres, à du mentorat, du soutien en santé mentale, de l'équipement comme des ordinateurs, des services de garde d'enfants et du transport. Le projet pilote de mobilité étudiante vers l'étranger, également connu sous le nom d'Expérience compétences mondiales, offre aux étudiants, en particulier aux étudiants sous-représentés (étudiants autochtones, étudiants en situation de handicap et étudiants issus de familles à faible revenu), la possibilité d'étudier et de travailler à l'étranger afin de développer des aptitudes et des compétences mondiales ainsi que des réseaux internationaux pour réussir leur transition vers le marché du travail.
Enfin, le gouvernement du Canada collabore avec les provinces et les territoires par l'intermédiaire du Conseil des ministres de l'Éducation du Canada (CMEC). Ce conseil assure le leadership en éducation aux échelons pancanadien et international. Le CMEC a intégré l'éducation aux fins de développement durable aux principaux domaines d'activité de l'initiative L'Éducation au Canada - Horizon 2020, le cadre dont s'est doté le Conseil pour améliorer les systèmes d'éducation du Canada, les possibilités d'apprentissage et les résultats en matière d'éducation.
Comprendre et aborder les connaissances autochtones
Les connaissances autochtones forment un ensemble de connaissances représentatives d'une vision du monde. Elles sont fortement liées à l'identité des détenteurs de connaissances et des communautés autochtones. Les connaissances autochtones sont multidimensionnelles, dynamiques et en constante adaptation, ce qui les rend difficiles à collecter. En effet, les connaissances autochtones peuvent parfois prendre la forme de données sur l'utilisation traditionnelle des terres ou de données biophysiques, mais ces descriptions ne sont pas exhaustives. Il n'est donc pas réaliste de collecter toutes les connaissances autochtones liées à un sujet puisqu'elles consistent, par exemple, en des pratiques, des histoires orales, des observations et des perceptions associées à la fréquentation d'un lieu particulier, d'une part.
D'autre part, au-delà d'une accumulation de données atomisées, le corpus de connaissances d'un individu ou d'une Première Nation peut constituer une organisation de principes interconnectés. Ces connaissances peuvent être utilisées dans le cadre de la gouvernance de la Première Nation pour prendre des décisions liées à la gestion du territoire, par exemple via des codes de pratique qui définissent, notamment, les modalités de récolte d'une espèce (période, méthode, quantité, etc.).
Les connaissances autochtones font également partie d'un système de représentation du monde qui est différent du système occidental et qui connaît sa propre cohérence. Les connaissances autochtones sont indissociables du contexte dans lequel elles sont construites ou transmises. Ce contexte est comme un réseau de valeurs, de normes et de symboles qui sous-tendent les connaissances autochtones et permettent de les interpréter et de leur donner un sens. Ce contexte ne se situe pas dans une période spécifique et limitée, car les connaissances autochtones peuvent être récentes, mais très valables. Notez que les impacts du changement climatique accélèrent également le processus d'évolution des connaissances autochtones. L'interprétation et l'intégration des connaissances doivent donc tenir compte de l'ensemble du système.
Pour finir, le savoir autochtone est souvent transmis oralement, ce qui, dans les rapports académiques ou officiels, n'est pas référencé ni considéré comme égal au savoir scientifique occidental. Des modèles ont été créés pour citer les aînés et les détenteurs de connaissances autochtones, les premiers mettant en avant la nation et/ou la communauté de l'individu.
Voici quelques recommandations pour l'inclusion des connaissances autochtones :
- Préserver le contexte entourant les connaissances autochtones;
- Ne pas fragmenter les connaissances;
- Ne pas oublier que les connaissances autochtones sont variées et ne peuvent être standardisées;
- Prendre en compte la dimension immatérielle des connaissances autochtones, c'est-à-dire le système de valeurs dans lequel elles s'inscrivent;
- Reconnaître les détenteurs de connaissances comme des experts;
- Reconnaître les connaissances autochtones comme égales aux connaissances scientifiques;
- Utiliser des modèles plus respectueux et inclusifs pour citer le savoir autochtone1.
1 Lisez le rapport « More Than Personal Communication: Templates for Citing Indigenous Elders and Knowledge Keepers » pour en savoir plus sur les modèles de citation des connaissances autochtones.
Source : Extrait de l'Institut de développement durable des Premières Nations du Québec et du Labrador (IDDPNQL) et des membres des Premières Nations. (2022). Guide des pratiques exemplaires pour l'inclusion du savoir autochtone - Pour les ministères fédéraux.
Point de vue des intervenants : Le Conseil de Colombie-Britannique pour la coopération internationale
Au cours des dernières années (2017-2021), le Conseil de Colombie-Britannique pour la coopération internationale (CCBCI) a organisé un camp d'entraînement sur les objectifs de développement durable (ODD) pour des groupes de jeunes motivés qui souhaitaient devenir des agents du changement pour les ODD dans leur propre communauté. Le camp d'entraînement était un programme de formation dynamique et axé sur la pratique qui a éduqué, encadré et inspiré ses participants dans le but de promouvoir le changement social et les pratiques durables. En mettant l'accent sur l'engagement public, le cours a aidé les participants à acquérir les compétences nécessaires pour communiquer efficacement et créer un dialogue afin de promouvoir le changement social lié aux ODD. Sur la base de ce travail fondamental, le CCBCI s'est engagé à centrer les expériences vécues et l'expertise des militants et des praticiens autochtones, de la base et du Sud global dans un nouveau programme de partenariat mondial intergénérationnel. Le programme mettra en relation de jeunes activistes (appartenant en particulier à des groupes marginalisés et sous-représentés) de Colombie-Britannique et du Sud global pour un apprentissage, des idées et un engagement public collaboratifs sur les questions de développement mondial durable.
Source: www.bccic.ca
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SFDD 2022 à 2026
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