Objectif 11: Améliorer l'accès au logement abordable, à l'air pur, aux transports, aux parcs et aux espaces verts, ainsi qu'au patrimoine culturel au Canada
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Pourquoi cet objectif est important
L'accent mis par cet objectif sur les mesures visant à promouvoir le transport en commun et le transport actif, à permettre l'accès à des logements abordables, à maintenir et à améliorer la qualité de l'air, et à aider les Canadiens à profiter de la nature, soutient les cibles du Cadre mondial d'indicateurs relatifs aux ODD :
- 11.1 : D'ici 2030, assurer l'accès de tous à un logement et des services de base adéquats et sûrs, à un coût abordable, et assainir les quartiers de taudis;
- 11.2 : D'ici 2030, assurer l'accès de tous à des systèmes de transport sûrs, accessibles et viables, à un coût abordable, en améliorant la sécurité routière, notamment en développant les transports publics, une attention particulière devant être accordée aux besoins des personnes en situation vulnérable, des femmes, des enfants, des personnes handicapées et des personnes âgées;
- 11.3 : D'ici 2030, renforcer l'urbanisation durable pour tous et les capacités de planification et de gestion participatives, intégrées et durables des établissements humains dans tous les pays;
- 11.4 : Redoubler d'efforts pour protéger et préserver le patrimoine culturel et naturel mondial;
- 11.6 : D'ici 2030, réduire l'impact environnemental négatif des villes par habitant, y compris en accordant une attention particulière à la qualité de l'air et à la gestion, notamment municipale, des déchets;
- 11.7 : D'ici 2030, assurer l'accès de tous, en particulier des femmes et des enfants, des personnes âgées et des personnes handicapées, à des espaces verts et des espaces publics sûrs.
Au Canada, rendre les villes et les collectivités durables signifie améliorer l'accès aux transports, aux parcs et aux espaces verts, ainsi qu'au patrimoine culturel, à l'air pur et au logement abordable.
Le pourcentage de ménages ayant des besoins impérieux en matière de logement, qui mesure les progrès réalisés par rapport à l'objectif de développement durable 11.1, illustre les défis en matière de logement au Canada. Un ménage est considéré comme éprouvant des « besoins impérieux en matière de logement » si son logement n'est pas conforme à au moins l'une des normes d'occupation, à savoir une qualité convenable, un prix abordable ou une taille convenable, et s'il lui faut dépenser 30 % ou plus de son revenu avant impôt pour payer le loyer médian d'un logement local de remplacement qui serait acceptable (satisfaisant aux 3 normes d'occupation). En 2018, plus de 11 % des ménages canadiens vivaient en situation de besoin impérieux en matière de logement. Aujourd'hui, de nombreux Canadiens (en anglais seulement) sont sans abri ou risquent de le devenir, et sont par ailleurs confrontés à des difficultés d'accès à un logement acceptable. Ces difficultés ont été exacerbées par la pandémie de COVID-19, qui a touché de manière disproportionnée les groupes défavorisés et qui n'a cessé de s'aggraver depuis le début de la pandémie de COVID.
L'augmentation des transports en commun et les possibilités de transport actif favorisent la transition vers une économie carboneutre en réduisant la pollution de l'air, les émissions de gaz à effet de serre et la congestion urbaine. Ces modes de transport soutiennent également la croissance économique en permettant un meilleur accès à l'emploi ainsi qu'à d'autres possibilités et services. La pandémie de COVID-19 a affecté les systèmes de transport en commun à travers le Canada. Le nombre d'usagers du transport en commun a chuté de façon significative au printemps 2020 et est resté en dessous des niveaux prépandémiques, réduisant les revenus de nombreuses villes et communautés. Néanmoins, les transports en commun et les possibilités de transport actif s'améliorent au Canada, avec plusieurs projets de métro léger en cours dans les villes canadiennes. Les réseaux cyclables se développent également et les rues adaptées aux piétons sont de plus en plus fréquentes.
L'amélioration de la qualité de l'air est un élément important pour rendre les villes plus durables. En 2020-2021, on a estimé que la pollution de l'air était la cause de 42 décès prématurés par 100 000 Canadiens chaque année. La pollution de l'air aggrave également les problèmes de santé, tels que l'asthme, de millions de Canadiens. Le coût économique total de tous les effets sur la santé attribués à la pollution atmosphérique est estimé à 120 milliards de dollars par an, en raison de problèmes tels que les frais médicaux et la réduction de la productivité sur le lieu de travail. La réduction de la pollution de l'air est également importante pour protéger la sécurité alimentaire, l'utilisation des terres et les activités culturelles, qui sont essentielles à la santé mentale et physique des Canadiens.
Rendre les villes et les communautés plus durables, c'est aussi donner accès à des espaces verts. La plupart des Canadiens conviennent que l'accès à des espaces verts communautaires est important pour leur qualité de vie actuelle et future, et les trois quarts d'entre eux affirment que leur espace vert local pourrait être amélioré. Les Canadiens vivant dans des communautés de moins de 10 000 habitants rencontrent plus d'obstacles (en anglais seulement) à l'accès à l'activité physique que ceux des communautés plus importantes de 250 000 habitants ou plus. Cela signifie que les Canadiens vivant en milieu rural rencontrent actuellement plus d'obstacles à l'accès aux espaces verts que les Canadiens qui vivent en milieu urbain, notamment le manque de trottoirs, d'éclairage public et d'accès aux installations et au transport. Ces lacunes dans l'infrastructure font qu'il est plus difficile pour les personnes vivant en milieu rural d'adopter un mode de transport actif. Les sentiers en nature peuvent généralement être utilisés gratuitement, et ils représentent donc une excellente occasion de promouvoir l'équité d'accès aux espaces verts. L'amélioration de l'accès aux espaces verts présente également des avantages connexes pour la santé mentale et physique et la qualité de vie, ainsi qu'un moyen naturel de rafraîchir les villes contre les températures extrêmes et de promouvoir et maintenir la biodiversité.
Contribution du gouvernement du Canada
Le gouvernement du Canada s'est engagé à lutter contre l'itinérance et à assurer un logement abordable à tous les Canadiens. Il a lancé la Stratégie nationale sur le logement en 2017 et a introduit la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté du Canada en 2018, avec une mise à jour en 2020, pour réduire la pauvreté et l'itinérance.
En avril 2022, le budget fédéral a introduit de nouvelles mesures qui permettront de lutter contre l'itinérance et de rendre le logement plus abordable dans tout le pays :
- permettre au Canada d'être en mesure de doubler la construction de logements au cours des 10 prochaines années;
- aider les Canadiens à acheter leur première maison;
- protéger les acheteurs et les locataires;
- mettre un frein aux pratiques déloyales qui font grimper le prix du logement;
- continuer de prévenir et réduire l'itinérance, et d'appuyer les logements abordables, particulièrement pour les plus vulnérables;
- répondre aux besoins des Autochtones en matière de logement.
Tout le monde devrait disposer d'un endroit où se sentir chez soi, mais l'accès à un logement abordable et acceptable devient de plus en plus difficile pour de nombreux Canadiens. Les problèmes d'accessibilité au logement ont un impact disproportionné sur les groupes à faible revenu et les groupes en quête d'équité. La demande pour tous les types de logements a augmenté, et il convient de créer davantage de logements, y compris des logements abordables, pour répondre aux besoins en matière de logement, en particulier dans les villes à croissance rapide.
Construire plus de logements et rendre les logements plus abordables à l'échelle du pays sont des priorités pour le gouvernement du Canada, et contribueront à l'établissement de collectivités inclusives, sûres, résilientes et durables. Le gouvernement fédéral s'est réengagé dans le domaine du logement abordable au travers de la Stratégie nationale sur le logement, qui offre une plateforme aux secteurs public, privé et sans but lucratif pour travailler ensemble afin de fournir à un chez-soi au plus grand nombre de Canadiens.
Dans le contexte autochtone, au cours du printemps et de l'été 2022, le gouvernement a mené un processus de mobilisation fondé sur des distinctions afin de comprendre les besoins en infrastructures des communautés autochtones. Les résultats de cette mobilisation fourniront une évaluation définie par la communauté de l'écart entre les communautés autochtones et non autochtones au Canada et soutiendront l'élaboration conjointe de plans d'infrastructure pour répondre aux besoins critiques des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Le budget de 2022 a également annoncé l'octroi de 4 milliards de dollars sur 7 ans, à compter de 2022-2023, afin d'accélérer les travaux visant à combler les lacunes en matière de logement autochtone pour les communautés des Premières Nations vivant dans les réserves, les communautés autonomes des Premières Nations et les communautés signataires de traités modernes, ainsi que les communautés inuites et métisses.
Le gouvernement du Canada travaille avec ses partenaires pour assurer la résilience et la durabilité des villes et des collectivités. Le Fonds permanent pour le transport en commun appuiera la mise en place de lignes de métro, de trains légers sur rail et de tramways, d'autobus électriques et d'infrastructures de transport actif ainsi que l'amélioration du transport en milieu rural. Ces mesures permettront de créer des options abordables pour les transports quotidiens et de réduire les émissions du Canada. Il fournira également aux administrations locales un financement prévisible pour le transport en commun.
L'électrification des parcs d'autobus peut s'avérer difficile en raison de la complexité de la conversion d'un système de transport en commun vers une nouvelle technologie, car cela implique d'importants coûts initiaux associés aux autobus zéro émission et aux infrastructures connexes. Pour combler ce manque, le Fonds pour le transport en commun à zéro émission, d'un montant de 2,75 milliards de dollars, aide les exploitants d'autobus de transport en commun et d'autobus scolaires à électrifier leurs parcs.
De plus, le gouvernement du Canada a publié sa première Stratégie nationale de transport actif et a lancé le Fonds pour le transport actif, qui contribueront à la construction et à l'expansion de réseaux de sentiers, de voies cyclables, de pistes et de ponts piétonniers, ainsi qu'à la réalisation d'études de planification. Cela procurera des avantages concrets aux collectivités en réduisant les temps de déplacement pour les familles, en faisant la promotion de modes de vie sains et en réduisant la pollution atmosphérique et acoustique et les émissions de gaz à effet de serre.
Le nouveau Fonds pour l'infrastructure naturelle appuie les projets liés aux parcs locaux, aux espaces verts et aux secteurs riverains ainsi que les éléments de conception qui améliorent l'accès des humains à la nature. Ces éléments de conception peuvent comprendre des allées, des rampes, des panneaux de signalisation, des éclairages, des poubelles, des bancs et des quais multifonctionnels. Les caractéristiques naturelles soutiendront également les objectifs et les cibles en matière de biodiversité en fournissant un habitat, des ressources et une connectivité pour la faune, et ces projets peuvent offrir des possibilités d'éducation du public en ce qui concerne les processus naturels et les espèces.
Le Fonds municipal vert (FMV) soutient des projets environnementaux municipaux novateurs et reproductibles au moyen de subventions, de prêts, de renforcement des capacités et de partage des connaissances. Grâce à l'appui du FMV, les municipalités et leurs partenaires peuvent mettre en œuvre des plans, des études, des projets pilotes et des projets d'immobilisations dans le secteur de l'énergie, des transports, de déchets et de l'utilisation des terres, afin d'améliorer l'efficacité énergétique, réduire la pollution et procurer un triple résultat aux communautés de tout le Canada. Depuis sa création en 2000, le FMV est devenu un fonds renouvelable d'un milliard de dollars administré par la Fédération canadienne des municipalités. Le FMV a utilisé l'investissement de 950 millions de dollars du budget de 2019 pour créer de nouvelles offres de financement en matière d'efficacité énergétique et mettre sur pied 7 centres climatiques locaux dans le cadre de l'initiative de la Ligue des communautés canadiennes sobres en carbone.
Retour à la terre
Les initiatives de retour à la terre contribuent à renforcer le lien entre les communautés autochtones et leurs terres ancestrales. En rapprochant les peuples autochtones de la terre sur les plans culturel, social et spirituel, les initiatives de retour à la terre contribuent à maintenir des pratiques d'utilisation durable des terres, à soutenir la conservation de l'environnement et même à promouvoir le bien-être social et psychologique. En soutenant les initiatives de retour à la terre, le gouvernement du Canada peut s'assurer que ces avantages sont maintenus, tout en contribuant à préserver le patrimoine et les pratiques culturelles autochtones. Le programme Going Off, Growing Strong du Mental Health Innovation Network a aidé de jeunes Inuits socialement isolés à se rapprocher de leur communauté et de leur patrimoine culturel et à établir des relations solides. Il a également permis de réduire considérablement le taux de suicide chez les jeunes grâce à des activités connectées à la terre comme la chasse, la pêche et la cueillette, qui permettent de tisser des liens entre les peuples autochtones, leurs communautés et la terre. Les initiatives de retour à la terre respectent les droits, les responsabilités, les besoins et les perspectives uniques des peuples autochtones.
Le gouvernement du Canada s'est également engagé à améliorer la qualité de l'air par l'intermédiaire du Système de gestion de la qualité de l'air. Les Normes canadiennes de qualité de l'air ambiant constituent un élément clé de cette approche et sont en place pour 4 polluants atmosphériques - le dioxyde de soufre, le dioxyde d'azote, les particules fines et l'ozone troposphérique - afin de protéger la santé humaine et l'environnement et de favoriser l'amélioration continue de la qualité de l'air au Canada. Le gouvernement du Canada s'efforce également de lutter contre les émissions de polluants atmosphériques provenant des secteurs et équipements industriels, du secteur des transports et des produits de consommation et commerciaux utilisés quotidiennement.
Le gouvernement du Canada collabore avec d'autres pays pour lutter contre la pollution atmosphérique provenant de l'extérieur de ses frontières par l'intermédiaire d'accords internationaux comme l'Accord sur la qualité de l'air entre le Canada et les États-Unis et la Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance et son Protocole de Göteborg.
Le gouvernement du Canada offre également aux Canadiens la possibilité de sortir dans la nature et de découvrir le patrimoine culturel du Canada, notamment grâce au réseau canadien de parcs nationaux, de réserves nationales de faune, de refuges d'oiseaux migrateurs, de lieux historiques nationaux et d'autres zones protégées. Le gouvernement a lancé un nouveau programme de parcs urbains nationaux pour créer un réseau de parcs urbains nationaux en collaboration avec les autorités locales, les groupes autochtones et les intervenants dans le but de protéger la biodiversité, de favoriser la santé et le bien-être, de faire avancer la réconciliation avec les peuples autochtones et de rapprocher les Canadiens de la nature.
Au niveau international, le gouvernement du Canada a adopté le Nouveau Programme pour les villes lors du Sommet Habitat III des Nations Unies tenu en Équateur en 2016. Cela permettra de renforcer leur engagement d'apporter une contribution importante au développement durable des villages, des villes et des établissements humains au cours des 20 prochaines années.
Différences d'exposition aux polluants atmosphériques
Les Canadiens sont exposés à diverses concentrations de pollution atmosphérique qui varient selon des facteurs tels que la proximité des sources d'émissions et le potentiel de transport à grande distance des polluants par le vent. Les concentrations de la plupart des polluants atmosphériques sont le plus élevées dans les régions métropolitaines de recensement du Canada, le corridor Windsor-Québec présentant généralement les concentrations les plus élevées de pollution atmosphérique. Cela est principalement dû à la forte densité de population et aux sources d'émissions associées, comme les voitures, les camions et les industries, ainsi qu'au transport des polluants atmosphériques à grande distance par le vent en provenance des États-Unis. Les minorités visibles et les populations immigrantes vivant dans les plus grandes villes du Canada sont plus particulièrement exposées aux polluants atmosphériques. De plus, les personnes vivant dans des zones touchées par la fumée des feux de forêt peuvent être confrontées à des niveaux de pollution de l'air plus élevés.
Point de vue des intervenants : Le Pôle sur la ville résiliente de l'Université du Québec à Montréal
L'Université du Québec à Montréal (UQAM) a créé le Pôle sur la ville résiliente dans le but de développer, en collaboration avec des partenaires du milieu urbain, des solutions innovantes pour améliorer les milieux de vie, limiter les impacts du milieu urbain sur les écosystèmes naturels et faire face aux éventuelles crises et événements extrêmes. Les axes de recherche des membres du Pôle incluent les forêts urbaines, les eaux urbaines, l'habitat et les milieux de vie, les villes nourricières et la mobilité. Par exemple, dans le projet de recherche « Mobilités douces et collectives », une équipe de recherche du département d'études urbaines et touristiques de l'ESG-UQAM a reçu le mandat de concevoir un projet d'aménagement d'aire TOD (Transit-Oriented Development) pour la municipalité de Bois-des-Filion. Ces travaux ont permis de concevoir des scénarios de développement qui augmenteront la densité du cadre bâti selon les critères d'un TOD. Ceci sera accompli tout en favorisant la marchabilité du secteur et l'utilisation du vélo et du transport collectif, en respectant le cadre naturel tout en misant sur l'aménagement d'espaces publics de qualité, et finalement, en augmentant la canopée et les aménagements verts pour éviter les îlots de chaleur et la perméabilisation des sols.
Source : Pôle sur la ville résiliente, UQAM
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